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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 18:54
     
     A Genève, 10% des vignes sont situées en territoire français. Naturellement, cela ne change rien au "TERROIR"!
      Les cépages ignorent les frontières! Malgré cette évidence, la réglementation sur les AOC pourrait renvoyer ces vignerons à fond de pressoir, si l'on n'est pas capable, comme dans tout règlement, d'en respecter seulement  l'esprit et non la lettre!

         Voici la mise au point de mon ami  GERALD MEYLAN,  VITICULTEUR À GY, parue dans le Tribune de Genève du 25.02.09, rubrique " L'invité ": 

 

Le vin est le même de part et d'autre de la frontière!

 

 

      Que de fausses vérités dans les propos de Monsieur Schlaepfer sur les vignes situées en zone franche voir «Tribune» du 11 février)!

La plupart des terrains cultivés par des agriculteurs ou viticulteurs suisses le sont depuis plusieurs générations, en vertu d'accords datant du Congrès de Vienne en 1815 et confirmés depuis. Ces terrains représentent une bande d'environ 2 km autour du territoire genevois et forment la «zone franche». Genève compte environ 110 km de frontière avec la France et 5 avec la Suisse, il était donc inévitable que des terrains proches de cette frontière soient cultivés par des Suisses.

Les produits provenant de ces terrains ont un accès libre de droits de douane pour entrer à Genève. Même durant la Seconde Guerre mondiale, alors que des barbelés couraient sur la frontière, les occupants ont laissé les agriculteurs suisses aller cultiver leurs terrains en France et ramener les produits en Suisse. J'habite moi-même à moins de 100 m de la frontière et souvent les personnes qui se promènent ne s'aperçoivent même pas que les vignes ou les terrains que je cultive sont situés en France.

Ne venez pas me dire que le terroir est totalement différent quelques dizaines de mètres plus loin et que le raisin issu de ces vignes n'est même pas digne de produire du vin de table, selon les dires de M. Schlaepfer! Les frontières proviennent d'une décision politique et ne s'occupent pas des terrains qui se trouvent coupés en deux sans justification de différence agronomique ou de terroir.

Beaucoup de produits cultivés en zone franche peuvent obtenir le label «Genève-Région-Terre-Avenir», preuve que l'approche doit être régionale, comme les hommes politiques cherchent à le concrétiser des deux côtés de la frontière.

En ce qui concerne les vignes, les exploitants suisses doivent satisfaire aux mêmes exigences de production intégrée et utiliser des produits phytosanitaires homologués en Suisse; engendrant des coûts identiques aux parcelles suisses. Les quotas de production sont fixés par le Service de l'agriculture genevois selon les mêmes règles, donc cela implique des critères de qualité équivalents. Je suis certain que la majorité des viticulteurs concernés, ce qui est le cas pour ma propre exploitation, emploie des ouvriers pour tout le domaine et ne va pas engager spécialement d'autres personnes pour travailler les vignes situées en France.

Le but du nouvel accord cherché avec l'Europe est de maintenir cette spécificité, mais uniquement sur des parcelles cultivées par tradition et selon un cadastre bien délimité. Il n'est pas question d'inclure des vignes ne présentant pas une continuité avec le vignoble genevois. Dans l'attente de cet accord, le Tribunal fédéral n'a pas reconnu cette particularité.

Que M. Schlaepfer, qui se définit lui-même comme un anarchiste, ne vienne pas donner de leçons à ceux qui travaillent au plus proche de leur conscience pour produire des vins d'une qualité équivalente des deux côtés de la frontière.

La solidarité entre viticulteurs a malheureusement toujours été un point faible de la profession et M. Schlaepfer en est un triste exemple. Peut-on remettre ainsi en question une pratique ancestrale et mettre en péril certaines exploitations viticoles qui pourraient voir leur revenu diminuer drastiquement? Mais peut-être M. Schlaepfer et ceux qui s'engagent dans cette voie avec lui n'attendent-ils que cela pour racheter les vignes suisses de ceux qui devront mettre la clef sous le paillasson?

Gérald Meylan

 

          copyright@Badingue*ML*

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